« Le chef d’entreprise a, aujourd’hui plus que jamais, intérêt à jouer le réseau ! »
L’Expert 16 h 44
Thierry Lowys, la générosité et l’énergie d’un troisième ligne au rugby, une âme d’entrepreneur, est un expert des clubs d’entreprises.
Tout commence en 2002, au cœur du bassin minier dans le Nord-Pas-de-Calais. Alors Président d’une Chambre de Commerce, Edouard Magnaval a l’intuition que la mise en réseau des entreprises est la clé de leur développement et engage le territoire dans cette dynamique. Thierry Lowys est de l’aventure. Quinze ans plus tard, 1500 entreprises sont connectées tout au long de l’année, développant des collaborations efficaces et un business de proximité.
Thierry, tu animes et conseilles avec ton équipe, des ateliers pour aider les entrepreneurs à réussir leur stratégie de réseau. Peux-tu nous parler de l’engouement que suscitent les clubs d’entreprise ?
Je dirais que l’homme, en général, n’a pas vocation à rester seul. A fortiori le chef d’entreprise qui a tout intérêt à jouer le réseau, aujourd’hui plus que jamais !
Il y a encore 15 ans, on sortait et on échangeait peu. Vivre caché était une stratégie répandue. Mais aujourd’hui, l’accélération de l’évolution des technologies, la complexification des réglementations administratives, financières, techniques, rend indispensable l’échange entre un dirigeant et ses pairs.
Par ailleurs, le chef d’entreprise est de plus en plus stressé. Tout bouge et se renouvelle vite. Pour accéder aux standards de la performance, les dirigeants doivent donc faire preuve d’une grande réactivité, être vifs. Cette position d’urgence permanente dans laquelle se retrouvent aussi bien les jeunes entrepreneurs, les patrons de PME ou les directeurs d’usines créent un sentiment d’isolement et le besoin d’être rassuré.
Imaginons la situation d’un dirigeant de PME :
Il y a des problèmes à résoudre quotidiennement, il faut faire preuve d’ingéniosité pour trouver le bon candidat, trouver des nouveaux marchés, se faire connaître pour développer son business, trouver des partenaires, etc… Ce n’est pas facile lorsque l’on est isolé.
L’idée de se constituer un réseau apparaît. Mais il ne suffit pas d’avoir l’idée pour savoir précisément comment s’y prendre. Beaucoup de questions se posent : par où commencer et auprès de qui, combien cela va-t-il coûter, en temps comme en argent ? Quels retours espérer ?
Développer une stratégie de réseau est devenue fondamental, pour autant, ce n’est pas forcément évident et un dirigeant peut vite être submergé. Se faire conseiller peut alors s’avérer salvateur.
Comment construit-on une stratégie de réseau efficace ?
Pour commencer, trouvez le bon interlocuteur qui ait une vision large et précise de votre territoire. Pour cela, renseignez-vous, par exemple, auprès de votre Chambre de Commerce.
Identifiez, avec son aide, vos besoins : Développer mon business, sortir de mon microcosme, me connecter aux acteurs locaux, renforcer mon image, booster mon management…
Quelles qu’elles soient, il est nécessaire de bien clarifier vos aspirations.
C’est le moteur personnel qui vous permettra de réussir, alors il est important de trouver le club dans lequel vous vous sentez bien. Puisque s’investir dans un club demande du temps, il faut que ce temps vous ressource.
Enfin, définissez le temps que vous allez investir (une soirée par mois, deux soirées par semaine… ). En effet, il s’agit d’une activité à part entière, intégrer un club est un engagement. Le retour sur investissement se dessine dans le temps. Donc comme pour le running, il faut tenir la distance pour en sentir les bienfaits : ouverture d’esprit, expérience, solidarité, capacité à être plus percutant, accéder à de nouveaux univers, étoffer son carnet d’adresses, augmenter la visibilité de son entreprise.
Quelles sont les fausses croyances en matière de club d’entreprise ?
J’en vois deux importantes :
La première c’est celle qui consiste à croire qu’il faut être très commercial pour être efficace. En réalité cela ne fonctionne pas ainsi. C’est l’assiduité qui crée l’empathie. L’empathie crée la confiance, qui va générer toute la valeur ajoutée.
La seconde, c’est croire que les liens forts (ceux qui m’unissent à ma famille, à mes amis proches) sont plus efficaces que les liens faibles (qui me relient aux membres de mon réseau avec lesquels la proximité est plus faible). En réalité, les liens faibles créent une forte valeur ajoutée, car ils me mettent en contact avec des expériences, des savoirs, des réseaux et idées auxquels je n’avais pas accès.
C’est pour cela qu’il faut délibérément aller vers les gens que vous ne connaissez pas, et provoquer la rencontre.
Application 16h44. À vous de développer votre réseau !
Ce soir :
- Identifiez les besoins de votre entreprise et vos aspirations personnelles.
- Dessinez la carte de vos liens forts et celle de vos liens faibles.
D’ici quinze jours :
- Identifiez le contact qui connaît bien les réseaux de votre territoire.
- Définissez le budget temps et argent que vous allez y consacrer cette année.
- Intégrez et testez les clubs que vous avez identifiés (une ou deux réunions avant de vous y engager).
D’ici un mois :
- Travaillez votre bande annonce ( une présentation courte et percutante de votre activité)
- En cas de difficulté, contactez Thierry Lowys sur t.lowys@artois.cci.fr ou linkedin
Bonus : trouver le club qui vous conviendra le mieux
Le club business : pour développer le business de proximité.
Souvent animé par des animateurs rémunérés. Efficace pour rencontrer des clients professionnels proches.
Le club géographique : pour la proximité.
Par exemple, le club de votre parc d’activités, de la commune où votre entreprise est implantée .
Pour connaître vos voisins, découvrir des savoir-faire, résoudre des problèmes collectifs ( signalétique, mutualisation du traitement des déchets, gestion de la sécurité,.. )
Le club thématique : autour de votre passion (sport, intellectuel, management).
Souvent des clubs assez confidentiels, parfois tournés sur l’accompagnement ou le mentorat.
Tweet