Et si vous aussi, vous deveniez un champion de la vie ?
L’Expert 16 h 44
En 2010, alors qu’il participe aux Championnats du Monde de motocross, Axel Alletru chute gravement et devient paraplégique. Quelques années plus tard et malgré les pronostics des médecins, il réapprend à marcher et devient champion de natation handisport à plusieurs reprises. Aujourd’hui, ce champion de la vie continue de relever les défis sportifs et partage son expérience lors de conférences stimulantes sur le thème du dépassement de soi.
Dans cet entretien particulièrement inspirant, il donne quelques clés pour permettre à chacun d’atteindre ses objectifs.
Axel, ton parcours est incroyable. D’où te vient cette capacité de résilience hors-norme ?
Je suis convaincu que si l’on fait ce qui nous plaît vraiment, alors rien n’est impossible. Mon expérience m’a fait comprendre que le bonheur se trouve dans les choses les plus simples, et que l’on peut accomplir ce que l’on veut avec un fort mental.
On a souvent tendance à se décourager face aux embûches, voire à abandonner à la première difficulté. Pourtant, tu sembles avoir eu une attitude très positive suite à ton accident. Comment expliques-tu cela ? Où as-tu puisé cette force ?
Lors de ma chute en Lettonie, alors que je touchais du doigt mon rêve d’enfance, j’ai pris instantanément conscience de la situation. Cela s’est joué dès les premières secondes où, en effet, au lieu de m’effondrer, je me suis concentré sur ce qu’il fallait faire, quelle position adopter, etc. J’étais lucide mais je ne pensais pas du tout aux conséquences négatives, au contraire, mon cerveau s’est activé de manière à mobiliser toutes les ressources possibles pour que cette situation dramatique ne s’aggrave pas davantage.
J’ai ressenti lors de mon accident une capacité de réaction exceptionnelle qui, je pense, est en chacun de nous. L’un des messages que je transmets aujourd’hui est qu’il est important de se connecter à cette capacité de réaction, de savoir mobiliser cette ressource d’urgence.
Plus tard, ce qui m’a permis de rester positif et d’être sans rancœur contre la vie, c’est probablement d’avoir accepté la situation et les épreuves qui se sont succédées. Le fait d’accepter, sans me résigner, m’a permis d’avancer et de donner un sens à ma vie, de me lancer dans de nouveaux projets. Cette épreuve m’a appris la résilience, l’art de naviguer dans les torrents de la vie. Et aujourd’hui, je peux à nouveau marcher, faire du vélo, conduire ma voiture, et je serai au Dakar en 2020 !
Après ton accident, les médecins ont dit que tu ne pourrais plus remarcher. Comment as-tu finalement réalisé l’impossible ?
80% de ma rééducation a été mentale. Je souhaitais tellement remarcher que j’avais cette image de moi debout constamment dans la tête. Tous les jours, je m’imaginais en train de marcher quand je m’endormais, lorsque je me réveillais, quand j’attendais l’infirmière… J’ai visualisé cela cent fois, mille fois, des millions de fois, et l’image s’est imprimée au fond de mon cerveau.
Le cerveau est un organe particulièrement puissant que l’on peut muscler, comme on muscle son corps pour le préparer à une épreuve sportive. Si on le nourrit d’images et de sensations positives, il les enregistre et envoie les informations pour que ce que l’on a imaginé se réalise vraiment. Notre cerveau a la capacité de nous mettre dans les meilleures dispositions pour atteindre nos objectifs.
Je parle de ma propre expérience mais cela vaut pour tous types d’objectifs, et notamment professionnels. C’est le conseil que je donne aux managers de 16h44 : visualisez vos objectifs, voyez-vous les atteindre. Dans un premier temps, il ne s’agit pas d’avoir une vision trop détaillée mais seulement d’imaginer votre réussite. Ensuite, découpez cet objectif en plusieurs étapes, et visualisez à nouveau chaque micro objectif. Avancez étape par étape, sans jamais oublier l’objectif global, qui vous permettra de ne pas abandonner à la première difficulté.
Il y a toujours mille raisons d’abandonner : douleur, injustice, malveillance, rechute… Beaucoup de gens renoncent au premier couac, parce qu’ils ont perdu de vue la finalité de leurs efforts. Gardez votre objectif en ligne de mire et voyez ce que la vie vous réserve !
Tous les objectifs sont-ils atteignables ?
C’est une formule de dire qu’il y a une solution à tout, mais si on le croit vraiment, alors on trouve effectivement des solutions surprenantes ! Si l’on croit sincèrement en ses projets, on trouvera toujours un moyen de résoudre les problèmes, de s’adapter à une difficulté ou de contourner un obstacle. Cela peut parfois prendre du temps, mais on y arrive.
Ce n’est pas parce que personne n’a trouvé la solution qu’elle n’existe pas. J’ai été confronté parfois durement aux certitudes de spécialistes qui m’assuraient qu’il n’y avait pas de place pour l’espoir, qu’il est impossible de marcher lorsqu’on est paraplégique. Mais j’ai cru en ma force et en mon objectif, et j’y suis parvenu.
Merci Axel pour ce partage et cette force de vie qui émane de toi. Finalement, le bonheur est à portée de mains ?
Oui, atteindre des performances incroyables procure des sensations fortes mais ne doit pas nous faire perdre de vue les choses simples qui font le bonheur : s’allonger dans l’herbe, un sourire, une rencontre… Pour moi, marcher, conduire une voiture, retrouver le plaisir de faire de la moto, c’est encore plus précieux que des prouesses sportives !
L’Application 16H44
Clarifiez vos objectifs en vous posant les questions suivantes :
- Qu’est-ce qui me fait vibrer aujourd’hui, dans ma vie ?
- Que-ce que je fais par obligation, qu’est-ce que je fais par envie ?
- Quel est mon but ? Suis-je sur la bonne voie pour l’atteindre ?
- Pourquoi remettre mon rêve à plus tard ?
Pour continuer à s’inspirer de l’expérience d’Axel Alletru, invitez-le à donner une conférence pour vous et votre équipe ou lisez ses “28 principes pour rebondir” (http://www.axel-alletru.com/28principespourrebondir/).
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Merci Axel pour ce témoignage et surtout pour ce rappel que nous avons des ressources que nous n’exploitons pas. Il est vrai que la vie nous montre souvent que nous avons tant de richesses qui ne cherchent qu’à s’exprimer. Mais écoutons-nous vraiment ?