« Quand un patron de PME comprend pourquoi il est en en pleine forme, ou pourquoi il est épuisé, il peut enfin se gérer et aborder avec confiance la réalité exigeante du monde de la PME. »
L’expert de 16H44
Quand un chercheur invente la systémique, le monde ne change pas, mais toute la perception de notre réalité s’appréhende mieux. Olivier Torrès est LE chercheur qui, après des années de travail universitaire, en se confrontant à près de 50 000 dirigeants, a fait émerger le concept de « PMisme ».
La réalité n’a pas changé, mais vous, les managers de PME, vous savez maintenant que 99,84% des entreprises sont des PME et que vous êtes à l’origine de 10 des 14 millions d ’emplois, en France, comme c ‘est le cas aussi en Belgique, au Québec, et partout dans le monde.
Son humour, son impact, que ce soit devant un auditoire de 1000 personnes ou face à 3 personnes captent vite votre attention. Et son sens de l’écoute permet à ses recherches passionnées de progresser chaque jour un peu plus.
Chef de la tribu des « amarokiens », il vous offre même l’accès à un MOOC sur la santé du dirigeant : http://www.observatoire-amarok.net/fr.
Olivier , vous avez fait émerger le mot de « PMiste » qui désigne un défenseur du monde de la PME. Quel intérêt ?
En mettant en évidence cet univers qui touche directement ou indirectement 3 français sur 5, on peut s’intéresser au fonctionnement de la PME, aux réalités auxquelles elle est confrontée. Or, comprendre, c’est le début d’une action positive.
Par défaut, la PME est ignorée, et donc nos élites lui imposent un modèle qui n’est pas celui de sa réalité. Conséquence : le patron de PME doit mettre en œuvre des mécanismes qui n’ont pas de sens et qui constituent des contraintes supplémentaires à l’aventure mouvementée, qu’il mène avec son équipe.
Par exemple ?
Concrètement, les PME sont obligées de se plier à une démarche très technocratique concernant le compte de pénibilité, démarche construite pour des groupes de plusieurs milliers de personnes.
Des acteurs publics extérieurs à l’univers de la PME lui imposent des exercices qu’un DRH ou un DAF de grand groupe gère facilement et qui sont un vrai casse-tête pour un artisan ou un commerçant. J’ai rencontré un chauffagiste, qui préférait abandonner un remboursement de 10 000 euros plutôt que d’affronter une mécanique administrative trop complexe.
Concrètement , la santé mentale du dirigeant est, parfois dramatiquement délaissée car personne ne comprend ce qu’il vit.
Expliquez-nous à quoi est soumise la santé du dirigeant de PME ?
Le patron de la PME, et parfois ses managers proches, sont particulièrement exposés à quatre facteurs pathogènes :
– Le stress est plus fort que chez un salarié classique, car les managers que je rencontre ont le sentiment de devoir tenir « à bout de bras » leur entreprise.
– L‘incertitude du carnet de commandes et le fait que rien n’est jamais acquis, donnent l’impression de devoir à chaque fois repartir de zéro et revivre indéfiniment un exercice de survie.
– La surcharge de travail pèse aussi largement. Tant que la passion du métier, le plaisir de construire une œuvre avec son équipe sont là, le dirigeant peut paraître infatigable. Mais lorsque la charge mentale devient trop forte, le dirigeant a du mal à dormir. Il ne déconnecte plus. Quand vous devez dormir avec un carnet de notes à côté de votre lit, quand vous devenez irritable sans raison, c’est le signe que le travail est redevenu un instrument de torture (tripalium) et que votre esprit d’entrepreneuriat s’altère.
– La solitude accentue la charge mentale. Souffrir seul est bien plus difficile, angoissant que de pouvoir se confier avec un interlocuteur compréhensif et bienveillant.
Et comme le manager de PME est un homme avant tout, ne pas bénéficier d’encouragements, de signes de reconnaissance, quand c ‘est le cas, contribue à dégrader peu à peu sa compétence.
Alors, devenir un entrepreneur dans l’univers de la PME est-il un sacerdoce ?
Absolument pas ! Car ces facteurs pathogènes sont gérables et heureusement gérés par une très grande majorité de PMistes. Et surtout parce que l’entrepreneur que vous êtes bénéficie de trois avantages particulièrement appréciables pour vivre une vie riche et passionnante.
Premièrement, vous avez le sentiment de maîtriser votre destin. Or cette capacité, cette attitude, ce mode de pensée a un impact très positif sur votre santé. C’est toute la différence entre celui qui subit et celui qui agit. Il vous donne une dose d’énergie en plus 🙂
Deuxièmement parce qu’être entrepreneur en PME vous rend endurant. C’est apprendre à rebondir, s’adapter, ne pas abandonner. C’est aussi vivre en permanence de nombreux échecs, bien plus que dans un groupe où vous trouvez toujours une excuse extérieure, sans besoin de remise en cause. Et cette capacité à vous exposer vous rend humble, et apprenant. Vous développez une gymnastique régulière qui est très positive pour la santé. Comme un sportif de haut niveau.
Troisièmement parce que survivre en PME vous rend optimiste. A force de chercher et de construire des solutions, vous vivez une réalité exigeante mais votre esprit développe une attitude optimiste. Or les optimistes vivent mieux et plus longtemps que les inquiets et les râleurs.
16H44 L’Application
- Checkez votre envie d ‘entreprendre, votre charge de travail et votre charge mentale (votre niveau de plaisir) régulièrement. A quoi ressemble votre agenda?
- Réservez-vous des plages pour vous ressourcer.
- Prévoyez des moments avec votre équipe pour imaginer ensemble de nouvelles solutions
- Inscrivez vous dans un club de dirigeants, pour partager vos expériences.
- Recrutez des collaborateurs positifs et constructifs.
- Formez un second dans votre entreprise, pour pouvoir décrocher : A deux une difficulté est dix fois moins lourde à porter.
- Inscrivez vous à AMarok et suivez le MOOC sur la santé du dirigeant.
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