Douglas BERTRAND : Alimentez votre cerveau avec de bons nutriments

 

 

 

Booster la motivation grâce à la recherche.

 

 

L’Expert 16 h 44

 

Né en France d’une mère américaine, Douglas est entrepreneur, ironman, musicien, compositeur, acteur, mais aussi auteur de poèmes…Une carrière pour des grands groupes entre missions de stratégie et des postes de management pour finir par mener de grands projets de marketing digital.

En 2018, il a fondé Whip Up, une “science based company” incubée par Euratechnologie. Véritable laboratoire de recherches, Whip Up entend apporter des solutions originales pour booster la motivation de chacun.

 

 

Douglas, parle-nous de ta conviction, en tant que manager.

 

Ma conviction, c’est que dans la vie, c’est génial quand on atteint les objectifs que l’on s’est soi-même fixés. C’est un gros kiff de se dire que l’on est en accord avec ses envies, et en accord avec les autres. Lorsque l’on maîtrise son propre process, tout dépend de nous, on sait ce que cherche et on se donne les moyens pour l’obtenir.

Quand j’accompagne des équipes pour développer ces aptitudes, elles rayonnent et sont heureuses. L’énergie se diffuse.

Pouvoir atteindre des trucs dingues n’est pas réservé à une élite. Tout le monde a en lui les capacités pour cela. Notre cerveau a besoin d’être alimenté avec des nutriments positifs et ensuite, il enclenche petit à petit les actions. En fait, il faut faire le premier pas puis tout s’enchaîne.

On est souvent fasciné par les performances exceptionnelles que réalisent les autres.  Je pense qu’il faut encourager les gens à s’enthousiasmer de leurs propres avancées, estimer à leur juste valeur les pas qu’ils ont fait eux-mêmes.

 

 

Comment favoriser cela ?

 

Je travaille sur les raisons qui conduisent à arrêter de faire les premiers pas.  Il n’est pas rare de se focaliser sur n’importe quelle raison qui empêche de concrétiser son objectif, comme attendre l’accord de son manager lorsqu’il n’est pas nécessaire, par exemple.

Au sein de Whip up, nous travaillons à ce que les gens sachent à quoi ils vont servir, à ce qu’ils soient plus motivés à remporter leurs challenges.

Quand on pose un diagnostic sur la démotivation, les personnes faiblement motivées nous disent souvent

-qu’elles attendent beaucoup trop une décision ou une action extérieures

-qu’on leur coupe la parole en réunion,

-qu’un outil obsolète les freine,

-qu’elles passent plus de temps en réunion qu’à exercer leur métier,

-qu’on leur dit oui… mais qu’on verra plus tard,

-que la réunion ne prévoit pas de temps pour partager ce qu’elles font…etc.

A partir du diagnostic, on essaye d’accompagner les équipes pour stimuler et impulser de la motivation, pour que chacun puisse nourrir son cerveau et retrouver envie de faire le premier pas, de s’engager sur ce qui a vraiment du sens pour lui.

 

 

Comment s’y prendre pour nourrir positivement son cerveau ?

 

La science a énormément progressé sur la compréhension de la motivation, et les entreprises sont assez peu à avoir intégré la compréhension de toutes ces avancées.

Le cerveau a besoin de se nourrir. Plus on le nourrit avec des nutriments comme la compétence, le lien social, l’autonomie, et plus il produit des comportements autonomes, engagés, proactifs et contributeurs. Bref, le collaborateur a la patate ! On est donc capable de stimuler la motivation autonome si on arrive à développer ce processus d’alimentation par les bons nutriments.

C’est ce que j’expérimente chaque jour auprès de nombreuses personnes : sportifs de haut niveau, managers, collaborateurs d’entreprises, dirigeants.

Et on en revient toujours à cette question : comment ton cerveau est-il nourri ? Que lui as-tu donné à manger ce matin ? De nouvelles saveurs, de nouveaux défis…?

L’intention de contribuer positivement à une équipe (une famille, une entreprise) nourrit le cerveau. Faute de quoi, il se nourrit de ce qu’il trouve (frustrations, pensées négatives, actions destructrices).

 

 

Quelles autres avancées de la recherche te semblent particulièrement utiles ?

 

Voici quelques clés que la recherche a apporté et qui me semblent particulièrement pertinentes :

 

Le Capital Psychologique: nous disposons toutes et tous d’un capital psychologique, il est fait d’espoir, d’optimisme, d’efficacité, de résilience. Ce capital facilite l’assimilation de compétence, la connaissance de soi, notre capacité à être autonome et à être positivement impliqué dans la réalisation concrète de nos objectifs.

Ce capital est corrélé à la performance dans l’entreprise. Il nous rend performant, positivement performant. Quand ce processus est activé, les équipes apprécient d’avoir découvert de nouvelles ressources.

Il est possible de développer ce capital et de participer à développer celui de ses collaborateurs.

Quand on observe le sourire sur les visages des équipes qui ont fait ce qu’elles pensaient impossible, c’est le signe que l’on est au coeur de la mobilisation des ressources.

Le principe de “l’attribution de compétence” montre qu’en s’attribuant des compétences, on progresse dans le domaine. Votre cerveau, mis dans des conditions d’apprentissage, aura tendance à vérifier cette compétence attribuée. Cela va stimuler les besoins fondamentaux et donc développer de la motivation autonome.

La théorie de l’autodétermination qui structure beaucoup l’approche de Whip up montre les limites de l’approche comportementale de la motivation, qui ne marche pas (“tu vas y arriver, tu vas y arriver”). Jacquet, lors de la coupe du monde de football 98 a bien illustré cet état d’esprit, que le slogan “la victoire est en nous” avait sublimé.

Cela suppose que les équipiers sachent comment fonctionne leur cerveau pour être capable au quotidien de s’auto-analyser, d’identifier  les connaissances acquises et à acquérir et de savoir aller chercher celles qui leur manquent auprès d’autres.

Les sous-buts proximaux ou la théorie du premier pas, est elle aussi très puissante.

Lors d’un effort, lorsque c‘est difficile et que l’objectif s’éloigne, il est très efficace de se recentrer sur un objectif immédiat. Par exemple, lors d’un marathon, imaginer ce que tu feras trois minutes à la fin de la course, imaginer le soda que tu vas apprécier, l’accueil de ta famille, est bien plus efficace que de se projeter sur l’objectif de courir en moins de 3 heures en fin d’année.

Globalement, pour se lancer dans un projet ambitieux, concentrez-vous à engager le premier pas. C’est plus important que tout le reste. En accompagnement, l’essentiel consiste à laisser l’autre décider du premier pas, et à trouver en lui la force de le faire.

Ce n’est pas parce que l’on se focalise le premier pas qu’il faut oublier son objectif. La ressource Espoir aide énormément à articuler court et long terme.

La frontière entre vie privée et vie professionnelle n’existe pas :  notre cerveau n’est pas en mesure de la comprendre. Il y a une porosité entre ces deux sphères. Prenons le cas d’un collaborateur qui crée une association de 200 personnes, fait des performances sportives dans sa vie personnelle, et qui sous-performe en entreprise.

L’entreprise a beaucoup à gagner à identifier d’où vient ce gap. C’est le signe que des ressources sont gaspillées pour lui et pour l’entreprise.

Le premier terreau de renforcement positif est bien souvent de se reconnecter aux derniers succès car les compétences acquises lors d’une expérience sont transposables dans un contexte différent. Il s‘agit d’une ressource inestimable.

Aujourd’hui, les nord-américains ont mis la main sur la recherche en psychologie, et parviennent à mettre la recherche au service de leurs entreprises. Leur niveau d’engagement et de motivation exceptionnel a contribué à beaucoup de réussites mondialement reconnues.

Il ne faut pas se contenter de comprendre ces avancées, mais être capable de les intégrer..

Ce domaine est bien trop important pour le laisser aux mains des seuls américains.

 

 

 

16H44 L’Application : “Faites le premier pas de votre futur projet”

 

Vous avez du mal à avancer sur un dossier, le syndrome de la page blanche.…

Décidez de faire un petit truc concret. Par ex, si vous êtes bloqués sur la rédaction d’un rapport, faîtes les vitres de la maison. Votre cerveau va avancer sur votre rapport. Si vous ne vous sentez pas inspiré, allez marcher, pensez à autre chose.

Vous manquez d’allant. Allez faire autre chose. Allez aider quelqu’un ou décidez de passer un coup de fil sympa.

N’hésitez pas à revenir sur vos expériences passées, à les analyser et à     regarder comment vous vous en êtes sorti ! Notez sur une page ce que vous avez appris et comment cela vous a servi dans d’autres     domaines ou sur d’autres évènements.

Vous n’y arrivez pas ? Que vous dites-vous ? Quelle est cette petite     phrase qui vous bloque ? Ecrivez-là sur un papier et tentez de mettre en face de chaque mot une réalisation positive. Vous verrez que  votre phrase négative va devenir une phrase positive !    

 

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